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SCPI : les 5 erreurs qui peuvent coûter cher en 2026 (et comment les éviter)

Entre 2023 et 2024, les SCPI ont subi une correction historique liée au choc macroéconomique (hausse des taux, inflation, géopolitique). En 2026, le marché s’est stabilisé, mais certaines erreurs d’analyse restent fréquentes. L’article explique les 5 pièges majeurs : confondre ancienneté et fragilité, croire à une répétition du choc 2023-2024, mettre sur le même plan SCPI récentes solides et SCPI tout juste lancées, analyser la SCPI plutôt que les actifs qu’elle détient, et penser que multiplier les SCPI suffit à diversifier. Pour 2026, il faut privilégier la qualité des actifs, le track-record, les dates d’acquisition, la cohérence stratégique et une diversification en profondeur plutôt qu’en largeur.

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illustration sur les 5 erreurs fréquentes liées aux investissements en SCPI

SCPI : les 5 erreurs qui peuvent coûter cher en 2026 (et comment les éviter)

Entre 2023 et 2024, le marché des SCPI a traversé un retournement que personne n'avait vu venir avec cette intensité. Hausse rapide des taux, inflation, tensions géopolitiques, et mécaniquement, une baisse des valorisations immobilières.

Ce mouvement a touché des SCPI très solides, y compris parmi les meilleures du marché. Et c'est important de le dire clairement : ce n'était pas un problème de "mauvaise gestion" ou de "modèle dépassé". On a fait face à un choc macroéconomique violent et rapide, impossible à absorber instantanément quand on gère des portefeuilles immobiliers de plusieurs centaines de millions d'euros.

Aujourd'hui, alors qu'on entre dans 2026 avec un marché qui s'est stabilisé, certaines erreurs restent faciles à éviter. L'objectif de cet article n'est pas de jeter à la poubelle tout ce qui existait avant 2023, mais de comprendre ce qui s'est passé et d'investir avec plus de lucidité.

Erreur #1 : Confondre "SCPI fragilisées" et "SCPI anciennes"

Les baisses de 2023-2024 ont surtout touché les SCPI très exposées aux bureaux traditionnels, avec des portefeuilles difficiles à arbitrer rapidement et une taille qui limitait parfois la flexibilité. Mais l'âge d'une SCPI n'est pas un critère de qualité en soi.


La preuve ? Plusieurs SCPI historiques ont très bien passé la crise :

  1. Corum Origin (lancée en 2012)
  2. Épargne Pierre (2013)
  3. Vendôme Régions devenue NCAP Régions (2015)

Ces SCPI restent aujourd'hui parmi les plus cohérentes du marché. Elles ont démontré leur capacité à traverser les cycles, à s'adapter, à gérer intelligemment leurs portefeuilles.


Ce qu'il faut retenir pour 2026 :

  1. Examiner la composition du parc immobilier, pas l'âge de la SCPI
  2. Regarder la stratégie, la diversification réelle, la capacité du gestionnaire à s'adapter
  3. Ne pas exclure systématiquement les SCPI historiques d'une allocation moderne

L'ancienneté peut même être un atout quand elle s'accompagne d'un track-record solide et d'une gestion qui a su évoluer avec le marché.

Erreur #2 : Penser que les baisses 2023-2024 pourraient se reproduire "à l'identique"

Le retournement qu'on a connu était macroéconomique, exogène, extrêmement rapide et impossible à arbitrer sur des portefeuilles immobiliers massifs. Même les SCPI les mieux gérées ont été contraintes d'ajuster leurs prix de part.


Ce n'était pas une erreur d'analyse de leur part, mais un changement brutal du cadre économique général. Quand les taux montent de 1% à 4% en 18 mois, aucun gestionnaire ne peut esquiver complètement l'impact sur les valorisations.


Aujourd'hui, la situation est très différente :

  1. Les valorisations ont déjà été corrigées
  2. Les nouvelles SCPI achètent à des prix ajustés, donc plus bas
  3. Les rendements locatifs sont mécaniquement meilleurs
  4. Les taux se stabilisent

Ce qu'il faut analyser pour 2026 :


  1. La date d’acquisition des immeubles du parc
  2. Privilégier les SCPI qui ont investi massivement depuis 2021-2024
  3. Comprendre qu'une nouvelle vague similaire est beaucoup moins probable dans ce cycle

Les SCPI qui achètent aujourd'hui bénéficient d'un point d'entrée bien plus favorable que celles qui avaient constitué leurs portefeuilles entre 2017 et 2021.

Erreur #3 : Mettre dans le même panier "SCPI récentes cohérentes" et "SCPI tout juste lancées"

Il y a une vraie différence entre des SCPI récentes mais déjà éprouvées comme Iroko, Remake Live ou Epargne Pierre Europe, et des SCPI toutes neuves sorties en 2024-2025, plus proches du lancement marketing que du track-record solide.


Les premières ont prouvé leur résilience dans un marché difficile. Elles ont investi dans des conditions parfois complexes, ont démontré leur capacité à déployer rapidement, à gérer leurs portefeuilles, à encaisser les loyers.

Les secondes devront faire leurs preuves dans la durée.


Ce qu'il faut regarder pour 2026 :


  1. Chercher si possible 3-4 ans de recul
  2. Analyser le taux d'encaissement réel (pas seulement le taux de distribution annoncé)
  3. Observer la qualité du pipeline d'acquisition et la vélocité d'investissement
  4. Privilégier la cohérence stratégique plutôt que l'effet de nouveauté

Une SCPI lancée en 2021-2022 a traversé la tempête et peut en sortir renforcée. Une SCPI lancée fin 2024 n'a tout simplement pas encore été testée.

Erreur #4 : S'attacher à la SCPI au lieu de s'attacher à ce qu'elle détient

En SCPI, ce n'est ni l'âge, ni la taille, ni le nom qui protège. Ce qui protège, ce sont les actifs sous-jacents.


Ce qu'on a observé pendant la crise :


  1. Les bureaux traditionnels ont concentré une grande partie du choc
  2. Le coworking et le retail secondaire étaient particulièrement sensibles
  3. Les actifs de santé, services et logement géré ont mieux résisté
  4. Certaines SCPI internationales ont été avantagées par la faiblesse de l'euro

Ce qu'il faut analyser pour 2026 :


  1. La nature réelle des actifs détenus (pas seulement la ligne "bureaux" dans le rapport)
  2. Les locataires, la durée des baux, le type d'indexation
  3. Les secteurs résilients et cohérents avec le cycle actuel

Quand on investit dans une SCPI, on n'achète pas une marque ou une stratégie marketing. On achète une quote-part d'immeubles concrets, loués à des entreprises réelles, dans des secteurs et des géographies spécifiques. C'est cette réalité-là qu'il faut analyser.

Erreur #5 : Croire que "diversifier par nombre de SCPI" suffit à réduire le risque

Avant 2023, la majorité des SCPI détenaient les mêmes classes d'actifs, souvent les mêmes types de bureaux en région parisienne ou dans les grandes métropoles françaises.


Résultat : même avec 5, 8 ou 10 SCPI différentes, on restait exposé au même risque structurel. La diversification "par nombre de lignes" ne changeait rien si toutes ces lignes achetaient la même chose.


La vraie diversification se fait :


  1. Par secteur : santé, logistique, services, résidentiel géré, bureaux qualitatifs
  2. Par géographie : France, Europe, international
  3. Par années d'acquisition : des actifs achetés à différentes périodes du cycle
  4. Par stratégie de gestion : value-add, core, opportuniste
  5. Par timing : la capacité à acheter au bon moment compte énormément

C'est pour cette raison qu'investir 300k€ ou 500k€ sur une SCPI comme Iroko Zen, Remake Live ou Log In peut être plus cohérent que de diluer le même montant sur 6 SCPI qui achètent toutes des bureaux similaires.


Ce qu'il faut privilégier pour 2026 :


  1. La cohérence patrimoniale globale
  2. Une diversification "en profondeur" plutôt qu'"en largeur"
  3. Ne pas multiplier les SCPI si elles détiennent exactement les mêmes types d'actifs

La concentration intelligente peut être plus pertinente que la dispersion mécanique.

Ce qu'il faut retenir pour 2026

Investir en SCPI aujourd'hui nécessite de comprendre plusieurs choses :


Comprendre ce qui s'est passé. Les ajustements de 2023-2024 étaient macro, pas le résultat d'une mauvaise gestion généralisée. Les gestionnaires ont fait face à un choc systémique.


Regarder les actifs, pas seulement la SCPI. Le nom, l'âge, la taille ne protègent pas. Ce qui compte, c'est ce qu'on détient réellement dans le portefeuille.


Distinguer SCPI cohérentes et lancements marketing. Toutes les "nouvelles SCPI" ne se valent pas. Certaines ont fait leurs preuves, d'autres non.


Diversifier intelligemment, pas mécaniquement. Multiplier les SCPI n'a de sens que si elles détiennent vraiment des actifs différents.


L'objectif, c'est de construire un portefeuille lisible, solide, adapté au cycle actuel et capable de tenir sur 5 à 10 ans. Pas de chercher le produit miracle ou de fuir systématiquement ce qui a baissé en 2023.


Le marché a changé. Les prix ont été ajustés. Les opportunités sont différentes. Mais les fondamentaux de l'investissement immobilier, eux, restent les mêmes : la qualité des actifs, la cohérence de la stratégie, et le temps.


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